samedi 28 juin 2008

Europe : entre construction et politique.

Construire l'Europe, c'est agir sur deux plans, l'approfondissement des relations et l'élargissement.

L'élargissement est une réussite, en 50 ans, l'Europe a quasiment quadruplé, passant de 130 millions d'habitant et 6 pays à 500 millions d'habitants et 27 pays.

L'approfondissement des relations est plus nuancée. L'échec récent aux référendum sur le traité constitutionnel et le traité de Lisbonne démontre une coupure entre les peuples Européen et la construction Européenne. L'Europe ressemble toujours à un objet externe dont les peuples n'acceptent plus les contraintes car ils n'y voient plus l'intérêt.

Ce phénomène s'explique par la main-mise de la diplomatie sur les affaires européennes. Si la diplomatie est adapté à l'accueil de nouveau état, d'où la réussite de l'élargissement, à partir d'un certain niveau d'intégration (atteint depuis le traité de Maastricht, qui créé une citoyenneté européenne) elle me semble dépassée.

L'Europe doit passer un cap, difficile, celui de l'acceptation par les états, de quitté le champ de la diplomatie dans les choix européens pour retrouver le champs de la politique.

Il s'agit d'une nécessité pour éviter l'arrêt brutal de toute construction européenne, en tout cas, pour les peuples fondateurs (ceux qui ont voté non en 2005 - 3 pays fondateurs sur 6 ont voté par référendum et ensembles, une large majorité des peuples concernés ont voté NON).
En France, l'opposition a beaucoup porté sur la Partie 3 du traité constitutionnel, soit sur la partie de la politique européenne. Au Pays-Bas, c'est la politique d'immigration qui a semble-t-il primé, en Irlande, sur le traité de Lisbonne (seul pays à s'être exprimé par référendum), c'est la charte des droits sociaux qui a focalisé l'attention.

Dans ces trois exemples de NON par référendum, ce sont des choix politiques et non la construction européenne qui ont fait basculé le vote.
Voilà la vraie raison de l'échec des consultations populaires sur les deux derniers traités.
Ce qui a été refusé, ce ne sont pas les évolutions organisationnelles vers plus de démocratie prévue dans ces traités, mais bel et bien le contenu politique de ces traités.

Peut-être s'agit-il d'un Casus Belli, les nouveaux entrants refusant une intégration trop forte et les plus anciens, ayant dépassé le stade de la construction pour s'exprimer dans le champ politique ?

Pour s'en sortir, je pense, qu'il est temps de dissocié choix politiques de la construction européenne (de l'organisation). Le traité de Lisbonne est une étape, si le problème pour les irlandais vient effectivement de la charte sur les droits sociaux, peut-être faut-il ratifier l'organisation d'une part et la charte des droits sociaux d'autres part ?

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