lundi 7 septembre 2009

Croissance ou progrès.

Dans le langage politique et médiatique, le terme économique de croissance tend à remplacer le terme de progrès. Ce n'est pas la même chose.

La croissance désigne la création de valeur ou de richesse, c'est à dire d'argent. Ainsi un monde en croissance est un monde avec plus d'argent (notion virtuelle depuis que la monnaie n'est plus liée à un bien matériel - Or ou autre). Définir la croissance comme but d'une politique, c'est réduire l'organisation des sociétés humaines à accumuler plus d'argent.

Le progrès implique une progression de l'humanité vers une société "meilleure". En France, depuis la Révolution, cette société meilleure est définie par 3 adjectifs :
Liberté, Egalité, Fraternité.

La croissance est utile lorsqu'elle contribue au progrès, que se soit à travers le progrès technique ou le progrès social.
La croissance est nuisible lorsqu'elle est réalisée pour elle-même, au travers d'une régression sociale ou grâce à une dynamique inégalitaire.

Nous nous en sommes rendu compte depuis quelques années, notre monde est fini. Aussi, le progrès ou la croissance ne peuvent être pensés que durables, c'est à dire en gérant nos ressources limitées. Certains pensent même qu'il est nécessaire d'organiser une décroissance pour permettre à nos ressources de se renouveler.

Mais n'oublions pas que comme pour la croissance, la décroissance ne peut avoir de sens que si elle contribue au progrès, c'est à dire si elle nous permet d'être plus libre, plus égaux, plus fraternel.

Aussi notre objectif ne devrait pas être de poursuivre une croissance verte ou durable, ni même une décroissance accélérée, mais un progrès durable, soutenable et continue vers une société plus libre, plus égale, plus fraternelle.

2 commentaires:

Unknown a dit…

mort à la Croissance toute puissante ! vive le progrès !

Benjamin a dit…

progrès technique, progrès social... on devrait rajouter encore le progrès culturel, le "progrès de l'esprit humain" comme dirait Condorcet. Cette remarque est d'autant plus d'actualité que M. Matsuura, directeur du Secrétariat de l'UNESCO arrive à la fin de ses 2 mandats de 4 ans.

Mandats pendant lesquels lui et son équipe ont été très critiqués (détournement de fond, abandon de certains programmes de valorisation des savoirs, arrêt de la publication annuelle de la revue, soupçon quant à l'indépendance de l'organisation) par certains fonctionnaires de la Place Fontenoy (siège de l'UNESCO, à Paris), dont nombreux ont démissionés. On murmure qu'on est en train de liquider l'UNESCO en sous-main. Il faut dire que M. Matsuura a été le premier secrétaire de l'UNESCO a n'avoir jamais eu d'emploi dans les métiers de la culture.

Rappelons les raisons de la fondation de l'organisation par l'ONU : assurer la paix en éduquant les esprits, en promouvant l'éducation, la coopération scientifique et le dialogue entre les peuples (on est loin du choc des civilisations et de la concurrence scientifique obligatoire que nous servent régulièrement nos dirigeants).

C'est dire tout l'enjeu de cette nouvelle élection au sein de la seule institution intellectuelle de l'ONU. Un enjeu qui aurait du attirer l'attention de nos médias, qui pourtant se gardent bien de couvrir une campagne qui ne manquerait sans doute pas de passionner les citoyens.